bélière

bélière [ beljɛr ] n. f.

• belliere XV ^e; a. fr. berlière; o. i., p.-ê. moy. néerl. belle « cloche »

1 ♦ Anneau auquel est suspendu le battant d'une cloche, une médaille. — Bracelet de cuir ou de métal qui servait à suspendre au ceinturon le fourreau d'une arme.

2 ♦ Clochette du bélier qui conduit un troupeau.

● bélière nom féminin (moyen néerlandais belle, cloche) Sonnette attachée au cou du bélier qui conduit le troupeau. Anneau de suspension en général. Bande de cuir, de tissu servant à suspendre le sabre au ceinturon.

⇒BELIÈRE, subst. fém.

A.— Anneau qui maintient le battant d'une cloche.

— P. anal. Anneau de suspension d'une lampe d'église, d'une montre, d'une boucle d'oreille, d'un fourreau de sabre, etc.

Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.

— P. ext. ,,Bracelet de cuir, ou chaîne reliant le fourreau d'une arme à la ceinture ou au ceinturon`` (LELOIR 1961) :

• Corignon, maussade, et tout en décrochant de la belière son sabre qu'il dépose contre la console de droite, après y avoir posé son képi.

FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 9, p. 51.

B.— Clochette attachée au cou du bélier conduisant le troupeau.

Rem. Attesté dans de nombreux dict. Ne figure ni dans Ac., ni dans DG.

PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — Ac., jusqu'à l'éd. de 1878 comprise, écrit beliere (prononc. de l'initiale par [] muet, à ce sujet cf. bélier); cf. aussi FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, NOD. 1844. Ac., à partir de l'éd. de 1932, donne la forme bélière; cf. aussi LAND. 1834, GATTEL 1841, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG ainsi que les dict. mod. Noter la forme bellière chez J. DE LA VARENDE, Bric-à-brac, 1953, p. 76.

ÉTYMOL. ET HIST.

I.— 1. [1282 lat. médiév. belleria « anneau auquel est suspendu le battant de la cloche » (Sentent. ad calcem Necrol. Paris. MS ds DU CANGE t. 1, p. 621a)]; 1402 juin dial. pic. berliere (Compte de l'hospital S. Jacques, Arch. Tournai dans GDF. Compl. : Item pour refaire le berliere de le cloque dudit opital, qui siert au batiel d'icelle); 1415 bellière (Bulletin archéol. du Comité des travaux hist. et sc., Paris, Impr. nat., 1883); 1701 beliere (FUR.); 2. p. ext. 1409-10 balliere « anneau en général (souvent de suspension d'un objet d'église) » (Compte de la fabrique de S. Pierre, Arch. Aube, G 1559, f° 124 r° dans GDF. Compl. : Pour reffaire de nuef une des ballieres des ensansiers qui estoit perdue); 1701 beliere (FUR.).

II.— 1845 technol. (BESCH. : Bélière [...] Sonnette du bélier qui conduit le troupeau).

I mot peut-être d'abord formé en lat. médiév. eccl., puis passé en fr.; le fr. n'ayant pas empr. au néerl. un belle « cloche », dont belleria pourrait être dérivé, belleria est directement dér. du m. néerl. belle « cloche » (v. bélier) avec suff. -aria (-ière). Le recours à l'étymon frq. corresp. bella (GAM. Rom.² t. 1, p. 371) ne paraît pas opportun, étant donnée l'apparition relativement tardive du fr. II fém. de bélier. Le développement du r dans berlière fait difficulté; vraisemblablement forme hypercorrecte (cf. GOSSEN, 55).

STAT. — Fréq. abs. littér. :2.

bélière [beljɛʀ] n. f.

ÉTYM. Déb. XV^e, belliere; anc. franç. berlière (1402 en picard); lat. médiéval belleria, 1282, soit de même orig. que bélier, soit (selon Guiraud) modification de berlière, bereliere, de berele « petit objet », doublet de breloque.

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1 Anneau servant à suspendre une médaille, une montre de poche, une lampe d'église… — Spécialt. Bracelet de cuir ou de métal servant à suspendre au ceinturon le fourreau d'une arme (attesté surtout entre 1870 et 1914).

0 Levés à quatre heures et demie, les lascars y étaient encore quand sonnait l'extinction des feux, harassés, passant à la cire les longues bélières des bancals, ou blanchissant leurs gants à la terre de pipe (…)

Courteline, les Gaîtés de l'escadron, p. 121.

2 (1845). Clochette du bélier qui conduit un troupeau.

Encyclopédie Universelle. 2012.